dimanche 13 juin 2010

ARRIVEE DE NOIZETTE chez l'ane-agile






Découverte par "hasard" sur une annonce alors que je cherchais un âne solide et attelé, Miss Noisette a rejoint la maison et les deux "garçons".
Je ne sais toujours pas pourquoi, j'ai téléphoné à cet annonceur alors que l'âne qu'il vendait ne correspondait pas à ma recherche... 

Le paysan est clair: "C'est ce prix là où de toute façon elle part à la foire" Quand on est auvergnat un peu maquignon, on sait ce qui se cache derrière ces mots.

3 Juin 2010, me voilà parti en direction d'Ambert, camion astiqué, licol et billets en poche.
Les pâturages du coin sont occupés en grande partie par des ânes. Il faut dire que nous sommes dans le fief de l'association Adada de mon amie Marinette. 
2 km avant le lieu du rendez vous, une voiture me serre à un croisement, le conducteur demande "Vous venez chercher l'ânesse ?"
Le camion ne passe pas inaperçu ! Je n’ai pas le temps de vraiment répondre que le gars me dit de le suivre...
On arrive à la ferme, un âne est là de dos avec deux chevaux; les sabots  et aussi les ventres des 3 animaux dépassent quasiment de l'enclos en fil barbelé et morceaux de ferrailles en tous genres.

"Oh Shit !" j'ai fait 200 bornes pour ça ! 

Le mec: «Y sont bien nourrit hein !!! " 

Moi: "Ben ... Y sont pas trop vermifugé là ..."

Le mec : "C'est pas la peine on les changes de pâture souvent"

(Là t'as deux solutions: tu l'ouvres ou tu la fermes... Ancien faucheur d'OGM ayant passé du bon temps à me fritter avec des paysans pour avoir voulu leur expliquer que j'avais un point de vue différent du leur, je choisi provisoirement l'option 1...) J'aime bien comprendre pourquoi les gens font des trucs que je ne comprends pas.

Le mec: "Bon,  on va l'attraper"

Ha ? Moi j'ai plutôt envie de me barrer, mais le gars a déjà enjambé la barrière avec mon licol et monte à l'assaut.
Dont acte: je le suis, l'ânesse voyant sa dernière heure arrivée se barre et saute par dessus des ferrailles, manque de bol son gros bide reste coincé sur la barrière avec les deux postérieurs à la traine.

Le mec, à la cantonade: "On va en profiter pour l'attacher !"
Ca sent le terroir.
Cash, il se jette sur le fauve pour le ligoter, mais il a dans les mains un licol genre américain made in l’Ane Agile et il sait pas comment ça s’attache, donc il m’appelle à la rescousse.

Perso j’étais en train de calculer comment j’allais me barrer de là par le plus court chemin et dans les plus brefs délais.
Mais je dois d’abord récupérer mon licol, je m’avance donc et là tout se passe très vite : Je vois pour la première fois la tête et les yeux de l’ânesse…
On est sous un chêne, il fait beau, elle a de grands yeux doux maquillés de blanc, je l’appellerais donc Noizette. (Logique, non ?)

Je récupère mon licol des mains du paysan, dans le même mouvement il se retrouve autour de la tête de l’ânesse (le licol, pas le paysan….).

Le gars fait tomber la barrière en faisant très attention de ne pas la blesser (l'ânesse, pas la barriére ...) et nous voilà parti en direction du camion, elle me suit comme si on avait déjà traversé les volcans ensemble !
Arrivé au camion, elle le hume mais ne cherche pas à se dérober, son futur ex-propriétaire arrive et  je sens qu’on va avoir des divergences de point de vue sur la méthode à employer.
Là vous imaginez la scène à laquelle on a tous assisté des dizaines de fois sur les foires et malheureusement ailleurs…

Enfin,  disons que de mon coté je fais semblant de tirer et de son coté le gars fait pas semblant de pousser. Ca ne sert bien sure à rien car la bourrique est toujours tanké derrière le camion.

Trois minutes plus tard pendant une accalmie, elle tourne la tête comme pour regarder une dernière fois ses compagnons d’infortune et saute dans le camion.
Que se passe-t-il dans la tête d’un âne ?

Il me plait à penser que c’était son choix.

La maman du vendeur a préparé un bon café avec du lait de la ferme (du vrai !) et un gâteau maison. Ces gens sont sympathiques et aiment leurs animaux mais leurs considérations sont différentes des miennes. J’en apprends un peu sur Noizette et pas mal sur d’autres choses. Ils sont contents, moi aussi. Noizette attends dans le camion que j'ai garé à l'ombre  d'un tilleul en fleur.

La route du retour se passe paisiblement, il fait 32 ° mais le camion est climatisé. Elle transpire un peu : c’est le stress plus que la chaleur.
A l’arrivée elle descend tranquillement du camion, je prends conscience de son état, de la longueur de ses sabots, des kilos de strongles et d’ascaris qu’elle doit contenir.

Je la présente à Kali et Persil et fonce à la pharmacie acheter du vermifuge, ce n’est pas mon style habituel ce type de produit mais là je décréte  l’état d’urgence.


"je sais pas ou on on va, mais ça pourra pas être pire"


"Vais je bien le descendre ...?"


impressions ...


L'accueil  des chats



Moi c'est Noizette des Mont d'Ambert.

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