mardi 8 septembre 2009

Etat d'esprit à J-180

.















La majorités des personnes à qui je fais part de mon prochain départ avec l'âne pour un périple de 2000 km à pied, n'en finissent pas de s'apitoyer sur mon sort ou d'admirer mon courage !

La plupart imagine quelque chose du genre de l'exploit surhumain, ou de l'ascension d'un Himalaya.

A ceux là je réponds que le plus difficile est fait.
La difficulté principale réside dans la décision de prendre le Chemin. Il y à des années que je tournais autour de ce projet, je lisais tout ce qui passait sous mes yeux à ce sujet, je parlais avec des personnes qui l'avaient fait. Mais j'avais un regard extérieur sur cette démarche, je n'étais pas impliqué. J'admirais ces gens pour leur courage ou leur folie, pour leur foi ou leur démarche philosophique.
Je me disais que j'aimerais bien faire ça aussi, mais sans le visualiser vraiment, sans le croire finalement.
Un peu comme si au fond de moi je croyais cela réservé aux autres.

Puis c'est arrivé d'un seul coup, comme un éclair: Il y a deux mois, lors d'un repas en famille, je me suis entendu dire au moment du dessert: "je vais partir à Compostelle au printemps prochain".

Je me suis vraiment entendu le dire !!!
C'est sorti de ma bouche !!! Je n'avais pas pensé à ça depuis quelque temps et ce n'était pas le sujet de la conversation !
Et pourtant je l'ai annoncé ce jour là, comme ça, sans raison...

Ce n'était pas pour faire un effet de manche ou de la provoc, les gens autour de la table savaient tous que j'ai une forte tendance à "l'originalité" et je n'avais donc aucun besoin de chercher à les surprendre car je sais que venant de moi rien ne peut malheureusement les étonner. (que voulez vous, les temps sont durs !)
Le plus étonné, du coup c'était moi ! Pourquoi ma bouche a dit ça ?
En plus ça ne tient pas debout, j'ai horreur de marcher.
En ville je ne fréquente pas les magasins où je ne peux pas me garer devant la porte; chez moi je me suis arrangé pour que la cafetière soit accessible depuis la table sans avoir à me lever; j'ai acheté un micro tracteur pour tondre mes 300 m2 de pelouse et je songe à faire poser un escalator pour monter à mon bureau...

N'empêche que depuis que ma bouche a pris la décision d'aller à Santiago par monts et par vaux, je fais 10 km par jour à pied avec mon âne !
J'ai acheté des godasses de marche légère avec des lacets et tout.

J'ai fait 57 aller retour dans les bois avec une brouette en allant récupérer des tuiles dans une ruine pour faire la toiture du château de mes ânes et etc...
Je comprends maintenant pourquoi la plupart des gens qui m'ont parlé de ce chemin, m'ont dit que le plus difficile était de prendre la décision.
C'est réel, j'en suis certain.
Lors de ma brève visite à Conques il y à 15 jours, j'ai marché un peu sur le Chemin et j'ai réellement ressenti l'énergie des millions de gens qui l'ont emprunté avant moi, c'est inexplicable, c'est magnétique.

Ce qui m'importe au fond, ce n'est pas tant d'aller à Compostelle, c'est plutôt le cheminement en lui même. Le but n'est pas important, d'autant plus qu'ayant mangé du curé en internat pendant une bonne partie de mon enfance, je suis très septique par rapport aux prêches de ces bonimenteurs... Cela dit je respecte les croyants de cette religion à condition toutefois qu'ils mettent en application les belles paroles de leurs chansons (ce qui est quand même très rare finalement...).
La semaine prochaine, je vais faire un petite formation pour parfaire ma connaissance de l'âne, psychologie, mécanique, anatomie, pieds, fantasmes etc.
Puis la semaine suivante Shiatsu pour âne avec un spécialiste de la question. (voir le lien de L'ÂNERIE sur le coté gauche du blog).

Pour en revenir au sujet de cet article, c'est à dire mon état d'esprit à J-180, je dirais qu'une force invisible me pousse.
à suivre...

x

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire